L’USI est l’événement IT incontournable : le rendez-vous des Geeks et des Boss pour une informatique qui transforme nos sociétés !
Il s’est déroulé du 25 au 26 juin 2012 à Paris au Palais Brongniart.
On y aborde des sujets d’actualité, technologiques, organisationnels et humains au travers de nombreuses conférences exceptionnelles.

Les quatre demi-journées étaient structurées autour de 4 thèmes :

Comprendre, Changer, Construire, Rêver.

LUNDI 25 JUIN 2012

> COMPRENDRE

BigData, Data Visualization, performance/résilience…

Keynote : La réalité aurait besoin d’un meilleur “game design” Jane McGonigal

Les gens passent de nos jours des heures à jouer aux jeux vidéos, ce qui représente beaucoup de temps et d’argent. L’objectif de cette conférence est de réfléchir à comment en tirer profit.

Par exemple en utilisant les joueurs pour résoudre des problèmes scientifiques ou encore en les utilisant pour « prédire » l’avenir au travers de jeux de simulations (comment se comporteraient les gens si on était confrontés à une pénurie de pétrole).

Analytics : Introduction au machine learning : des algorithmes à la pratique David Bessy

David nous à présenté comment valoriser des données et engendrer de l’intuition artificielle, de l’informatique prédictive via différents algorithmes: régression linéaire, algorithme de partitionnement, recommandation collaborative etc.

Autrement dit comment à partir d’un grand volume de données ou BigData on peut les catégoriser pour en extraire des hypothèses, des prédictions et fournir des recommandations.


OpenStage : Internet des objets

Nouveauté cette année : les openStages.
On a assisté ici à plusieurs démos de nouveaux objets du quotidiens connectés à internet:

    • Withings: tensiomètre, balance connectés au web
    • Gadgeteer
    • Miroir connecté
Keynote : Business des données illégales : des innovations issues du monde criminel Marc Goodman

Marc Nous à présenté ici comment les criminels savent aujourd’hui tirer profit des nouvelles technologies.

Il nous a démontré via de nombreux exemples combien cette cyber criminalité est organisée et rapide à s’adapter, et ce bien plus que les autorités…

> CHANGER

Management 3.0, OpenData, bring your own device, observatoire agile…

Keynote : Et si nous avions tort ? Kathryn Schultz

Changeons notre rapport à l’erreur, comment tirer profits des erreurs que nous commettons? C’est ce à quoi Kathryn a voulu nous sensibiliser lors de cette conférence.

Elle nous a exposé pourquoi nous trouvons si gratifiant d’avoir raison et si exaspérant d’avoir tort. Elle nous a montré l’impact négatif sur notre entourage que peut engendrer notre rapport à l’erreur.

Coopérer : Equipe agile auto-organisées ? Définition, opportunités et challenges Esther Derby

Esther nous a expliqué comment se réparti la productivité d’une équipe au cours d’un projet :

    • 60%: due à la composition et la formation de l’équipe
    • 30%: due à l’initialisation du projet et à la réunion de démarrage
    • 10%: due au coaching sur l’équipe durant le projet
Le recrutement doit se faire via des entretiens avec le chef de projet mais aussi et surtout avec l’équipe qui doit être impliquée.
Elle nous a sensibilisés sur le fait que la taille idéale pour une équipe auto-organisée est de 5 personnes.
La réunion de lancement doit poser les bases de la suite, c’est au cours de cette réunion que les règles doivent être données : quelles initiatives l’équipe peut prendre, quelles sont leurs responsabilités lors du projet etc.

Coopérer : Réseaux Sociaux d’Entreprise : les 5 obstacles culturels dans les organisations françaises Cecil Dijoux

Cécil nous a présenté les raisons qui selon lui seraient un frein culturel en France pour l’émergence des RSE.

Par exemple l’importance donnée à notre travail et à la hiérarchie. Les RSE remettent en cause l’organisation hiérarchique au travers des profils enrichis qui nous permettent d’afficher nos compétences.

Les RSE modifieraient notre rapport à l’organisation.

Lean : Résoudre des problèmes IT avec le lean Sandrine Olivencia

Sandrine nous a ici raconté de l’histoire d’une équipe de production en difficulté qui a mis en place le lean pour améliorer ses résultats.
L’état initial était le suivant:

    • Satisfaction client : 2,4 / 5
    • NRFT (Non Right First Time) : 21% de tickets à retraiter
    • Stock : 1064 demandes à traiter
    • Respect des délais : 66% des tickets
    • Productivité : 6 tickets / j / personne en moyenne

L’équipe a décidé de se focaliser sur la réduction du stock en premier lieu: suppression de tickets obsolètes etc. Ils ont de plus ajouter des contrôles sur certains types de tickets afin de réduire le NRFT. Pour le respect des délais ils ont décidé de dédier certains membres de l’équipe aux tâches simples ne nécessitant pas d’expertise afin de ne pas bloquer des ressources sur des tickets plus complexes.

Après 8 semaines les résultats sont plus que probants:

    • Satisfaction client : 3,4 / 5
    • NRFT (Non Right First Time) : 0% de tickets à retraiter
    • Stock : 223 demandes à traiter
    • Respect des délais : 88% des tickets
    • Productivité : 10 tickets / j / personne en moyenne


Lean : Développement Web multiécran, multiterminal, multiinterface avec html5 François Petitit, Mickaël Morier

Après une démonstration des possibilités offertes par le html5, Octo nous a présenté les problèmes que posent la multitude de devices (iPhone, Android, box, console, télé connecté etc…) et les différentes approches pouvant y palier.

2 approches pour le multi-écran :

    • Responsive design : L’application s’adapte au device en fonction du contexte.
    • Mobile first design : L’application est d’abord prévue pour le mobile et ensuite élargie pour en faire une application web.

2 approches pour le multi-plateforme :

    • Progressive enhancement : On met en place toutes les fonctionnalités de base compatibles avec tous les navigateurs et on en ajoute (ou améliore) certaines pour les navigateurs qui les supportent.
    • Graceful degradation : A l’inverse, on met toutes les fonctionnalités riches et on en retire ou dégrade certaines pour les navigateurs qui ne les supportent pas.

Keynote : Une plateforme informatique pour raconter des histoires Michael B.Johnson

Michael B. Johnson des studios Pixar nous a montré comment une équipe IT pouvait se mettre au services d’artistes au travers de quelques unes des nombreuses briques du flux de production d’un film d’animation :
Storyboarding, création de l’histoire, appliquer les lumières…

Tout ceci illustré par de nombreux passages de films dont certains inédits ayant été retravaillés dans la version définitive !

MARDI 26 JUIN 2012

> CONSTRUIRE

Fondations du SI, devenir un Grand du Web, Appstore d’entreprise, gérer un pan de reprise d’activité…

Keynote : Dr Watson : le calculateur qui a battu les humains Stephen Gold

Le directeur marketing d’IBM nous a présenté le projet Watson, l’ordinateur ayant gagné il y a peu le jeu Jeopardy face a des concurrents humains. Pour se faire il traite et analyse des données BigData.

Il nous a présenté l’extension de Watson à d’autres domaines et notamment dans le domaine médicale. Watson propose une liste de traitements possibles après analyse des symptômes du patient. En ajoutant des précisions ou de nouveaux symptômes, Watson réinterprète le tout et fourni de nouvelles recommandations.
Une présentation intéressante bien qu’un peu trop marketing…

Tangible : L’impression 3D & Cloud : vers la troisième révolution industrielle Clément Moreau

Sculteo permet à chacun, grâce à ses solutions d’impression 3D, de créer ses propres objets à partir d’un fichier 3D.
On parle ici d’objets finalisés et non de prototypes : tasses à café avec son visage en relief, un vase dont le contour est son profil, coques iPhones personnalisées etc.
Ces objets étaient constitués de matières diverses : résine, céramique… En fin de compte, toute matière pouvant être réduite à l’état de poussière peut être utilisée pour l’impression 3D.
Pour se faire, Sculteo a du développer ses propres outils. Par exemple, des algorithmes permettant de vérifier la solidité d’un objet.


Tangible : La robotique : ses applications, ses perspectives Jean-Christophe Baillie

Gostaï nous a présenté sa vision et les perspectives qu’ils entrevoient aujourd’hui pour la robotique. Pour eux les conditions sont aujourd’hui réunies pour entrer dans l’ère robotique:les gens sont prêts, la technologie et son coût le permettent…

On nous a présenté la robotique aujourd’hui utilisée en agriculture, en chirurgie ou encore chez Amazon pour déplacer les colis en entrepôt.

On commence à aborder différemment la robotique et l’intelligence artificielle en utilisant l’apprentissage (comme pour les enfants). Un exemple était qu’un robot pouvait associer un mot à un objet pour ensuite l’apprendre à un autre robot et lui demander de lui donner l’objet en citant ce mot.

Keynote : The Elements of User eXperience Jesse James Garrett

Jesse James nous a expliqué que trop souvent on croit qu’une application est simple à faire et que par conséquent on va ne pas passer trop de temps à réfléchir à comment la mettre en place. Et une fois en production, on s’aperçoit que ce n’est pas ce qu’attendait les utilisateurs.

L’approche User eXperience est à l’ inverse. On part de l’interface utilisateur et de ce dont l’utilisateur a finalement besoin et on il en découle des fonctionnalités que la technologie permet de réaliser.

> RÊVER

Intelligence Artificielle, éducation du 21ème siècle, fin du PC, gamification…

Keynote : Sens du travail, bonheur et motivation – suite et fin André Comte-Sponville

André nous a défini le bonheur, la motivation et le plaisir au travail au travers de deux courants philosophiques :

Platon disait :

AMOUR = DESIR = MANQUE

On aime ce qu’on désire et on désire ce qui nous manque.
Selon Platon il n’y donc a pas d’amour heureux étant donné qu’une fois qu’on a ce que l’on voulait le désir n’est plus là et l’amour non plus…

Shopenhauer est parti de cela pour écrire la phrase la plus triste de la philosophie :

La vie oscille comme un pendule de la tristesse à l’ennui.

Car le manque entraîne la tristesse et si manque il n’y a plus, c’est qu’on a plus de désir et par conséquent on s’ennuie.

Heureusement pour nous Spinoza a dit :

AMOUR = DESIR = PUISSANCE

L’amour est puissance, puissance de jouissance. Pour Spinoza aimer c’est se réjouir de.

En résumé, il faut tomber de Platon en Spinoza plutôt que tomber de Platon en Shopenhaueur.

Une manière de ne pas tomber de Platon en Shopenhauer c’est de se réjouir, de jouir de la puissance de l’instant.

Si l’on transpose ceci dans le monde du travail, il faut que les salariés aiment leur travail et se réjouissent de la puissance de l’instant.
Le bon manager ne doit pas être aimé mais créer les bonnes conditions pour que les salariés aiment leur travail.

Sans nul doute une des meilleures conférences auxquelles j’ai assisté durant l’USI.
Un très grand speaker !

Métamorphose : Blackberry Hill, effet Domino Yves Morieux

Yves commence par un constat : la productivité est en constante régression, les collaborateurs sont de moins en moins engagés voir même de plus en plus activement désengagés.

Le problème est qu’aujourd’hui le monde de l’entreprise est devenu beaucoup plus complexe.

Une des solutions à cette situation est la coopération entre les équipes.

Pour engendrer cette coopération, il faut changer la manière de manager et faire payer ceux qui ne coopèrent pas plutôt que ceux qui se trompent.

On a le droit de se tromper, on a pas le droit de laisser quelqu’un se tromper.

Métamorphose : Quand l’ordinateur devient empathique Rosalind Picard

Il s’agissait ici de nous montrer comment un ordinateur est capable de reconnaître les émotions d’une personne.

Pour se faire on peut utiliser un capteur qui se porte au poignet et prend des mesures notamment sur la transpiration, le pouls etc.

On peut également filmer le visage des personnes et reconnaitre leurs expressions faciales. L’ordinateur se base alors sur une base d’émotions enregistrées sur lesquelles on peut analyser différents paramètres.