Cette journée sera consacrée à l’eureka parc, situé sous l’espace Tech West de l’hôtel Venetian. L’ambiance est différente, moins “Vegas”, énormément de start up se partagent des petits stands de quelques mètres carrés. Au milieu de ces grandes allées, on trouve les stands d’Indiegogo, d’Engie, de la délégation Israélienne, Taiwannaise, Coréenne, Italienne… qui viennent mettre en avant leur écosystème et bien sûr l’espace FrenchTech découpé en région. Une occasion unique de rencontrer ce qui se fait de mieux chez nos compatriotes et la délégation est venue en force.

 


Chez Engie


Nous rencontrons le blockchain studio qui présente sa solution RockSide. Le but est de faciliter l’appropriation de la blockchain pour les entreprises. Pour le moment, beaucoup de poc sur cette techno sont réalisés par ces dernières, mais la solution est là, fonctionne dans le cloud ou on premise. En quelques clics, nous déployons un nœud Ethéreum qui commence rapidement à se synchroniser (je vous renvoie à notre article pour plus d’information). L’interface d’administration est claire, mais un CLI est disponible (ce qui devient incontournable pour toute solution digne de ce nom désormais). Une petite application de démo sur le stand nous montre une solution de remontée de production énergétique depuis une éolienne, tous les relevés sont écrits dans la blockchain les rendant infalsifiables à posteriori.

 

Ensuite nous rencontrons un jeune pachyderme : Elhom (contraction de éléphant et de Homme). La solution permet de visualiser les assets de l’entreprise sur une carte. Très utile pour les opérateurs de terrain qui souhaitent récupérer des informations in situ. La cartographie semble très bien réalisée, l’interface d’administration est un peu moins sexy. Nous n’avons pas eu le temps d’obtenir les réponses techniques sur le moteur de rendu et l’APIsation des entrées/sorties.

 

Ensuite, nous découvrons  Charge & go qui réalise, par exemple, des cartographies des transformateurs pour des collectivités, métropoles… en vue de récupérer l’énergie non utilisée (perte énergétique et financière) pour recharger des appareils, des bus… Exemple, une énorme cimenterie récupère l’énergie de son site qui n’est pas utilisée la nuit pour recharger une flotte de plus d’une dizaine de bus, qui effectuent des navettes dans les villages voisins, pour véhiculer les employés. Résultat, après installation, zéro production d’énergie supplémentaire !

 

 


En Israël


 

La startup BYondXR nous accueille pour une démonstration de réalité augmentée pour les retailers. Nous visualisons une chambre d’enfant dans laquelle plein de produits du catalogue sont disponibles, une interaction avec l’objet (exemple une chaise) et nous visualisons la fiche produit, puis nous pouvons la voir en réalité augmentée dans l’allée du stand. La démonstration est fluide, bien rodée. Le deuxième exemple pour les planogrammes est aussi très intéressant et permet en quelques prises de vues in situ d’avoir son rayon en 3D sur tablette ou desktop. On nous promet des imports d’images et de produits facilités.

 

La visite continue avec Syte qui nous vante les mérites de leur moteur de recherche visuel développé depuis plus de 5 ans, mais commercialisé seulement depuis l’été dernier. Ils ont déjà une multitude de clients, parmi lesquels Nike, Samsung… Leur force ? Donner un résultat en une seconde là ou la concurrence est beaucoup plus longue. Effectivement la démo de prise de photo de nos chaussures et de recherche est très rapide. Ils ne sont pas les seuls, nous avons aussi vu la solution d’Alibaba et plusieurs autres stands, mais ils semblent avoir un sacré coup d’avance.

Encore de l’AI avec jed.ai cette fois ci nous utilisons l’AI (ou ce que tout le monde appelle l’AI…) pour profiler un utilisateur. Jed.ai traque l’activité de l’utilisateur, via un sdk à intégrer dans une application. La différence est que toutes les données restent dans le téléphone, aucune information n’est envoyée dans le cloud et toute l’intelligence de la solution s’exécute dans le téléphone. Des constructeurs automobiles, des retailers ont déjà choisi de leur faire confiance (nous allons essayer de tester la solution après le salon si c’est possible).

 


La French Tech


 

Énorme délégation française, comme l’année dernière, ce qui ne fait pas toujours l’unanimité. Nous avons donc pris le temps de passer devant chaque start up et d’en questionner quelques unes (à raison de 450 start up, passer 5 minutes pour chacune nous aurait pris plus de temps que la durée du salon).

La société Blue Whale, qui a été récompensée, a mis au point une vanne autonome (longévité promise: 15 ans) qui permet de contrôler son ouverture/fermeture, et d’être configurée par SMS. Elle peut aussi détecter des fuites et envoyer des alarmes en temps réel. Appréciée du salon, elle a reçu un “innovation” award et un “climate change innovation” award !

La start up Dev Innova a quant à elle mis au point un patch qui permet de surveiller le rythme cardiaque du patient pendant 7 jours. Ensuite il faut changer le patch, mais le “cœur” de cette invention se recharge et peut être à nouveau utilisé. Fruit de la collaboration de la médecine et de l’électronique, l’informatique a su apporter l’efficacité des algorithmes de détection de pathologies.

Dans la même veine, la société xRBlood vous promet une analyse de sang fiable à domicile. Dans quels cas concrets ? Celui des femmes enceintes devant faire plusieurs analyses tout au long de la grossesse, ou celui des diabétiques. On peut aussi imaginer dans les déserts médicaux ce genre de machine en collectivité.

Nous avons pu aussi jouer avec la SquareOne de Wizama. Cette console promet de réconcilier réel et virtuel. Elle a reçu un prix d’innovation dans le domaine du jeu lors de cette édition. Un écran tactile qui fait l’interface entre pions, dés et console, un haut parleur pour jouer en musique avec des sons et un catalogue de jeu qui va crescendo : tout est réuni pour passer de bons moments.

 

Ted Orthopedic accompagne les patients dans leur rééducation en permettant aux kinésithérapeutes de prodiguer les bons exercices et de vérifier la progression. Avec une analyse brevetée des mouvements, elle a su s’entourer de partenaires comme Airbus, le Crédit Agricole et la région PACA.

 

Beaucoup de start up s’occupaient du bien être et du médical, on a ainsi vu :

  • Des chaussures et des lunettes connectées pour détecter les chutes,
  • Des oreillers qui gèrent température et aération pour un meilleur endormissement,
  • Du yoga des yeux dans l’offre de la Poste,
  • Un bel objet pour se relaxer avant de dormir, Morphée
  • De l’analyse de l’air et de l’environnement immédiat,

 

Une autre solution a retenu notre attention, c’est Helpicto qui traduit les images en sons et inversement. De l’IA pour associer les bons pictos au langage et inversement de décrire les images. Elle s’adresse aux personnes qui ont un trouble du langage, comme les autistes.

Dans un autre registre, Power Up products sort Luna et promet de prendre soin de la santé de votre batterie. Issue de l’industrie, l’entreprise a su appliquer aux smartphones ses détecteurs et algorithmes habituellement destinés à des batteries beaucoup plus conséquentes. Cet add-on USB permettra d’éviter de réduire l’espérance de vie de nos batteries lorsqu’on les laisse branchées trop longtemps, ou en faisant en sorte qu’elle atteigne 100% à la minute près de son réveil du matin par exemple.

Les français ont donc été très productifs cette année encore, Piman Group affichera même 4 spin offs en marketing, en cyber sécurité, en messagerie sécurisée… On retrouve donc les thèmes du moment : big data, RGPD et AI, au service de problématiques concrètes : la relation client (et son amélioration), la sécurité dans nos quartiers (surtout des quartiers privés vendus clés en main par des promoteurs) et la messagerie instantanée. L’IA ou des algorithmes simples mais bien pensés analysent les mails, appels téléphoniques de clients ou la dangerosité d’une alerte ou encore le comportement frauduleux d’un utilisateur qui discute. En tous cas, si les applications sont aussi efficaces que nos interlocuteurs étaient investis, ça donne envie.

L’eureka parc est beaucoup moins fun que les autres lieux du CES en apparence, cependant c’est celui qui est à notre goût le plus intéressant, tant les équipes mettent le paquet pour nous convaincre dans leur petit espace de quelques mètres carrés. Nous n’avons pas assisté à des présentations privées dans les hôtels alentours : des start up louent des suites de grands hôtels pour réaliser des démonstrations et ainsi avoir plus de temps et d’espace avec les visiteurs ou les futurs acheteurs. Mais nous avons été suffisamment bluffés par l’ingéniosité et le travail de nos compatriotes. Toutes les innovations ou produits n’étaient pas du même niveau, cependant dans la moyenne on peut dire que nous n’avions pas à rougir des délégations coréennes, italiennes, suisses, anglaises, luxembourgeoises…

Longue vie à la French Tech !

Le temps de synchroniser nos appareils photos et de débriefer à froid et nous vous proposerons un article synthèse et Best of de notre CES 2019 !