Du 24 au 26 septembre se tenait le salon de la Paris Retail Week, Ineat Lab y était pour découvrir les nouveautés et les technologies en vogue dans le monde du retail et du e-ecommerce.
Ce qui a d’abord retenu notre attention, c’est la présence abondante sur les stands des mots “cloud” et “SaaS”. Ce qui pouvait effrayer il y a encore quelques temps, devient maintenant un véritable argument commercial.
Et c’est donc en surfant sur ce nuage que les acteurs numériques du retail proposent des solutions d’e-commerce as a service. En agrégeant des solutions existantes en terme de PIM, de CRM, d’inbound marketing… Ces entreprises parviennent à proposer une palette de services intéressants. D’un point de vue technique, l’APIsation des systèmes d’information et leur interopérabilité croissante, la puissance du cloud et la facilité de déploiements permettent de composer une suite de modules pour rendre un service complet et efficace.
L’intelligence est aussi omniprésente, toutes les solutions en sont pourvues et bien sûr elle est le plus souvent “artificielle”. Difficile, d’obtenir des informations pour différencier ce qui relève véritablement du machine learning par exemple ou de simples algorithmes performants. Les fonctionnalités sont même parfois affichées, mais “en cours de développement” selon les équipes des stands.
Vous en retrouverez donc dans des solutions de push marketing (mails, notifications mobiles…) avec la promesse de pousser la bonne promotion au bon client, au bon moment, au bon endroit. Nous n’aurons pas plus d’informations techniques, c’est normal de ne pas dévoiler ses secrets, tant pis pour notre curiosité.
Un secteur où on retrouve aussi massivement “l’intelligence artificielle” c’est la reconnaissance d’images et le traitement vidéo en temps réel. Dans ce domaine les progrès des dernières années ont été énormes, surtout dans le domaine de la sécurité (transport, lieux publics…), mais aussi dans le retail donc.
Deux principaux cas d’utilisation : la reconnaissance de produits (et son suivi) et la traitement temps réel de la vidéo surveillance.
Smart shelves
Les deux enseignes concurrentes d’étiquettes électroniques SES et Pricer (sur deux stands côte à côte), présentaient des solutions de gestion du stock et de facing.
Comment ça marche ? Plusieurs caméras sont positionnées sur les linéaires de part et d’autre de l’allée. Elle filme une zone avec un certains nombres de produits (dépendant du recul, de la hauteur, de la qualité…), ensuite les images sont analysées pour savoir si :
- un produit est en rupture ou proche de l’être.
- un produit n’est pas à sa place.
- un produit est positionné sans étiquette.
Il y a une phase d’apprentissage avec le catalogue produit du distributeur et Qopius (start-up associée à Pricer) nous promet un bon ROI sur les ruptures (pas de chiffres précis). Qopius utilise aussi des robots et des drones pour réaliser ce travail (selon le site), mais ils n’étaient pas en démonstration.
Souriez vous êtes trackés
Après avoir surveillé les produits, on vous propose de surveiller les clients et les collaborateurs, plus précisément leurs habitudes. Nous trouvons donc des stands vidéosurveillance via caméras et je vous laisse deviner où ? Dans le cloud !
Eagle Eye Networks choisit l’angle d’attaque de la technologie : sécurité, partage des enregistrements, administration complète et en autonomie (pas besoin d’être technicien).
Stackr ou encore HikVision propose de surveiller les allées et venues dans les boutiques, de différencier vendeurs et clients… pour connaître toujours mieux les habitudes de trafic. Pouvoir tester et observer rapidement de nouvelles implantations, anticiper des périodes de fortes affluence… Nous avions déjà vu au CES 2019 des caméras capable en temps réel d’afficher sur plusieurs dizaines de personnes : âge, sexe, niveau d’attention… c’est impressionnant en démonstration, à l’usage dans la grande distribution, je ne suis pas sûr des retombées.
Le grand vainqueur de cette édition est Galam Robotics qui propose d’optimiser la logistique. Un rubik’s cube évolutif qui permet de proposer les produits en déplaçant les caissons les contenant sur 3 dimensions. En prenant en compte des contraintes d’espace des lieux de ventes, on peut facilement imaginer la solution Take One dans des espaces restreints ou en réserve pour faciliter le stockage et la recherche de produits. Les premiers pilotes auront lieu l’année prochaine.
Au détour d’une allée nous rencontrons New Relic, et nous nous demandons qu’est ce que la solution très technique d’APM fait sur ce salon ? Alors oui les solutions des retailers (magasin ou internet) sont composées de nombreuses applications soumises à de fortes contraintes (sécurité, performance…), mais ce n’est pas forcément sous cet angle que New Relic se présente ici. Il s’adresse aux responsables métier pour les aiders à piloter au mieux leur activité, grâce à la gestion des données. Quand data, cloud et IA s’allient pour former une plateforme de supervision complète : New Relic One.
Tester comme un suricate
Un peu plus loin, nous croisons une drôle de petit animal. Il parait qu’il peut nous aider à tester nos applications web, mieux et plus rapidement. Il souhaite même qu’on l’appelle monsieur.
Mr Suricate propose via une analyse du code (intelligente elle aussi) et la génération des tests automatisés de s’attaquer à deux choses :
- Les tests de non regression
- La surveillance active de la production
Un de leurs clients Fnac-Darty auraient ainsi réduit de 75% les temps de rédactions des tests web. Pas de démonstration en live, alors nous essaierons de tester bientôt.
Petite fantaisie qui n’est pas nouvelle, mais qui fait toujours son petit effet les animations sous formes de led sur des palles en mouvements. C’est du déjà vu, mais on ne peut s’empêcher de lever les yeux pour voir la dernière paire de baskets flotter au dessus de nos têtes ou une méduse dans une vitrine aux airs d’aquarium.
Sur cette note colorée que nous finissons notre visite. D’un point de vue technique nous restons sur notre faim de détails, mais une chose est sûre le retail continue à inspirer les créateurs de solutions numériques. Des créateurs, souvent petits, qui continuent à vivre à côtés des géants Google ou Amazon, venus eux aussi présenter leurs solutions et qui à leur image sur le marché avaient les plus gros spots.